A titre personnel, j'évite les comparaisons et les raccourcis. Je n'adhère pas aux propos de Boris Cyrulnik dans la mesure où ils soulèvent plus de questions qu'ils n'apportent de réponses.
Boris Cyrulnik a écrit :Cela existe depuis longtemps. On met la haine dans des quartiers en difficulté, on repère les enfants, on leur offre des stages de formation.
Qui est "on" ? Je l'ignore et visiblement, ça n'a pas démangé le journaliste chargé de l'interview de le savoir.
Boris Cyrulink a écrit :Quand la haine est semée, on repère les enfants les plus faciles à fanatiser et on les envoie au sacrifice.
Toujours le même "on" mais on ignore toujours qui précisément.
Boris Cyrulink a écrit :Cette organisation est financée par les gens du pétrole et de la drogue, qui ont des intentions politiques sur le Moyen-orient et l'Occident.
Voilà une piste intéressante pour savoir qui est ce "on" dont parle Boris Cyrulink mais c'est vague...
Boris Cyrulink a écrit :L'inquisition chrétienne relève du même processus.
Pour ceux qui auront la curiosité de s'informer sur ce qu'est l'
Inquisition. Peut-être Boris Cyrulink fait-il référence à l'image de l'Inquisition telle qu'elle a été véhiculée par Voltaire ? Ce n'est tout à fait la même chose...
Boris Cyrulink a écrit :Le nazisme est parti de la belle culture germanique allemande, et en quelques années a mis le feu au monde.
Ô que c'est vaseux... Si le nazisme était le fruit de "la belle culture germanique", comment l'auteur explique-t-il le développement du fascisme en Italie ? La belle culture italienne peut-être ? Et le Franquisme en Espagne, la belle culture espagnole ? Et le collaborationnisme en France, la belle culture française ?
Boris Cyrulink a écrit :Des slogans sont entrés petit à petit dans la culture commune.
Parce que l'Inquisition est née de slogans entrés peu à peu dans la "culture commune" ? Première nouvelle... Qu'est-ce que la "culture commune" ? Je sais ce qu'est la culture, je fais même la distinction entre la culture individuelle et la culture collective mais la culture commune, j'ignore ce que c'est.
Boris Cyrulink a écrit :La population s'est soumise à une représentation dépourvue de jugement. La société s'est imprégnée de ces idées.
Concernant l'Inquisition, il s'agissait d'une juridiction dont le but était de combattre l'hérésie à une époque où l'Eglise catholique Romaine souhaitait voir disparaître le catharisme et l'Eglise évangélique vaudoise. L'Inquisition n'est donc pas une représentation dépourvue de jugement...
Boris Cyrulink a écrit :On peut faire de cette tragédie une solidarité ou un massacre.
Qui est "on" ? Est-ce le même "on" qui sème la haine dans les quartiers et repère les éléments les plus simples à fanatiser ?
Boris Cyrulink a écrit :Les musulmans français sont en danger. Ils risquent d'être agressés.
Si la distinction entre musulmans et Djihadistes dans les médias et plus encore dans la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, les musulmans français ne seraient pas dans cette situation. La faute en revient à ceux qui font des raccourcis sémantiques leur spécialité.
Boris Cyrulink a écrit :99% des arabes tués dans le monde le sont d'ailleurs par d'autres arabes.
99 % ? J'aimerais bien savoir d'où viennent ses statistiques... Plus sérieusement, je crains qu'il y ait une confusion entre le terme "arabe" et le terme "musulman" dans l'esprit de ce neuropsychiatre. Pour comprendre, il faut définir ce qu'est un
arabe. Une lecture de Wikipedia, si elle n'est pas suffisante, permet de comprendre que le mot arabe désigne un ensemble de 420 millions de personnes à travers le monde et que ces personnes, quand elles pratiquent une religion, peuvent être de confession musulmane, chrétienne, juive et j'en passe.
Boris Cyrulink a écrit :Ces phénomènes se sont produits dans l'histoire et se reproduiront.
Quels phénomènes ?
Boris Cyrulink a écrit :Ce ne sont pas des fous, ni des monstres. Ce sont des enfants normaux et en détresse, façonnés intentionnellement par une minorité qui veut prendre le pouvoir.
Qui les façonne ? "On" ?
Boris Cyrulink a écrit :Ces enfants sont abandonnés, en difficulté psychosociale et éducative, et il faudrait d'abord les éduquer.
Ces enfants sont abandonnés... Qui donc les abandonne ? Qui dit les éduquer ? Dommage que Boris Cyrulink n'aille pas au bout de son raisonnement...
Boris Cyrulink a écrit :Ils le sont par les réseaux sociaux qui sont une arme pour façonner ces jeunes.
Je ne suis pas certain que la disparition des réseaux sociaux ou leur surveillance accrue changerait quoi que ce soit...
Boris Cyrulink a écrit :Internet véhicule une représentation facile de la réalité, une pensée paresseuse à l'origine de toutes les théories totalitaires.
Si Internet avait faciliter le développement du fascisme, du nazisme, du maoïsme, du stalinisme ou de tous les autres régimes totalitaires que le monde a connu à travers son histoire, j'aurais pu être d'accord avec son propos. Mais historiquement, ce n'est pas le cas donc l'explication est à trouver ailleurs.
Boris Cyrulink a écrit :Avec une minorité d'hommes formés, payés et armés, manipulés et fabriqués, on peut détruire une civilisation.
Voilà l'exemple typique de phrase qui me fait dire que cet homme intervient en dehors de son champs de compétence. Quelle est la civilisation qui peut être détruite ? Qui est ce "on qui peut détruire cette civilisation ? Qui est cette minorité d'hommes armés, formés, payés ? Qui leur fournit les armes ? Comment reçoivent-ils leurs armes ? D'où viennent ces armes ? Qui les formes ? Où sont-ils formés ? A quoi sont-ils formés ? Qui les paie ? D'où viennent les financement ? Aucune de ces questions ne trouve de réponse dans les propos de Boris Cyrulink.
Boris Cyrulink a écrit :Cela a été fait. L'inquisition et le nazisme l'ont fait
Qu'est-ce qui a été fait et qui serait le dénominateur commun entre le nazisme et l'Inquisition ? Je voudrais bien que Boris Cyrulink use de propos plus précis que "cela"...
Boris Cyrulink a écrit :Je pense aussi que l'on a toujours un espace de liberté.
Un espace de liberté ? :| Alors là, j'aurais bien aimé qu'il définisse les contours de cet espace et la nature même de la liberté qu'il met à l'intérieur.
Boris Cyrulink a écrit :Mais je veux parler de la responsabilité de nos gouvernants qui ont abandonné culturellement les gosses de nos quartiers et les ont soumis à des manipulateurs.
Ce mec est énorme. Cette phrase signifie que ce sont nos gouvernants qui laissent volontairement ces gamins à la portée d'une minorité souhaitant prendre le pouvoir quitte à user d'actions terroristes. Qui manipule qui ? A lire Boris Cyrulink, je comprends que ce sont nos gouvernants qui manipulent cette minorité désirant prendre le pouvoir et qui fanatise les gamins ce qui assoit le pouvoir de nos gouvernants.
Boris Cyrulink a écrit :L'Allemagne nazi était très cultivée, mais la base de la société ne l'était pas du tout. C'est exactement la même chose dans les pays du Moyen-orient.
Voilà qui est intéressant. Tout à l'heure, Boris Cyrulink faisait un parallèle entre le nazisme et l'Inquisition. Seulement, ce parallèle ne favorise pas son propos. En effet, le nazisme, s'il a été porté par Adolf Hitler a permis à ce dernier d'être élu démocratiquement en 1932. Il est très important pour comprendre les propos de Boris Cyrulink qu'Adolf Hitler a été élu par le peuple allemand. L'idée est la suivante. Le peuple n'a pas l'instruction nécessaire pour élire des représentants. Par conséquent, il serait plus sage que la base de la société ne soit pas amenée à élire les représentants du peuple puisqu'elle n'a pas la culture nécessaire. Gardez ça en tête. L'idée n'est pas nouvelle et le recours à un suffrage censitaire en est une illustration...
Boris Cyrulink a écrit :C'est la même méthode. Freud disait les mots désignent des choses au début, puis des choses qui ne sont pas là et c'est la fonction du symbole, et enfin ils finissent par ne plus rien désigner du réel.
Intéressant mais ça ne va pas servir son propos surtout quand on l'examine avec un regard critique.
Boris Cyrulink a écrit :A ce moment là, on se soumet à un slogan.
Je suis Charlie n'est-il pas un slogan ?
Boris Cyrulink a écrit :Quand une culture ne permet pas la rencontre et le débat, on est des proies et internet démultiplie le pouvoir de ces manipulateurs.
J'aurais bien aimé que Boris Cyrulink désigne la culture où l'ensemble de culture ne permettant la rencontre et le débat... On est des proies me pose le même problème sémantique. Qui est la proie et qui est le prédateurs ? Pour finir sur Internet et les manipulateurs, n'est-il pas amusant qu'Internet et les réseaux sociaux soient devenus les terrains de jeu des grands médias et des politiques qui communiquent régulièrement via Facebook, Twitter ou Youtube...