[FREE] Les rapprochements, Elle sait faire...
Posté : 05 nov 2012 12:40
Spéculations sur un mariage Free-SFR
Par Solveig Godeluck | 29/10 | 17:09 | mis à jour le 30/10 à 14:39
Des contacts ont été pris entre les deux opérateurs, alors que Vivendi cherche à marier sa filiale SFR. L'opération qui créerait un groupe géant donnerait lieu à des synergies de 1,3 milliard d'euros selon Natixis.
AFP
Hier SFR-Numericable, aujourd'hui Free-SFR. Depuis les fuites dans la presse évoquant des scénarios de rapprochement avec le câblo-opérateur, le deuxième opérateur télécoms du pays fait l'objet de toutes les attentions et de toutes les rumeurs. Mais le « deal » qui a la cote chez les banquiers d'affaire, en ce moment, c'est un mariage avec l'enfant terrible de la libéralisation du secteur, Iliad/Free. Selon des sources concordantes, la filiale de Vivendi et la société de Xavier Niel discutent ensemble. Les deux opérateurs n'en sont toutefois pas au point d'organiser des réunions techniques avec la direction commerciale ou le réseau, alors que SFR et Numericable, eux, sont déjà entrés dans cette phase. Chez Free, on dément catégoriquement que des contacts aient été pris. Pourtant, un tel scénario aurait de quoi séduire à la fois Xavier Niel et Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi. Chez ce dernier, on ne commente pas.
Trois analystes de Natixis ont évoqué le sujet dans une note intitulée : « Et si SFR se rapprochait d'Iliad ? » Pour eux, céder purement et simplement l'opérateur français exposerait le groupe à une importante moins-value. D'où l'intérêt d'une fusion. Elle permettrait à Vivendi de continuer à prélever des dividendes sur le nouvel ensemble, pour compenser une valorisation excessivement basse. Vivendi en attend en effet plus de 16 milliards d'euros, mais le consensus penche pour une fourchette basse de 10 milliards d'euros. Un nouvel acteur fusionné pourrait même, soyons fous, retrouver le chemin de la croissance perdue et doper le cours de Vivendi.
Un géant à l'égal de France Télécom
Mais dans l'optique d'une fusion, Numericable, qui vaut près de 3,7 milliards d'euros, ne pèse pas assez lourd face à SFR, arguent les analystes de Natixis. « Une fusion avec Iliad serait plus crédible (valeur d'entreprise d'Iliad de 7,8 milliards d'euros) et surtout nettement plus logique industriellement même si un accord des régulateurs peut être problématique », poursuivent-ils. En effet, le nouvel ensemble deviendrait immédiatement un géant, à peu près l'égal de France Télécom. De quoi flatter l'ego du fondateur de Free, qui n'aurait certes plus 59 % du capital de sa société, mais qui obtiendrait le contrôle d'un groupe puissant.
Dans le fixe, les deux opérateurs mettraient en commun leurs clients (5 millions d'abonnés haut débit chacun), et surtout leurs réseaux et leurs investissements. Free ne veut plus consacrer des centaines de millions d'euros à la fibre optique alors qu'il en était le pionnier. SFR de son côté n'a pas renoncé à ses ambitions de déployeur, seule façon de s'émanciper de France Télécom, mais le numéro deux des télécoms hésite devant l'énormité des sommes.
Des synergies opérationnelles évaluées à 1,3 milliard d'euros
Dans le mobile, SFR est en position de force. Free reste pauvre en clients (3,6 millions conquis en six mois tout de même) et en fréquences. Le quatrième opérateur va encore verser plus de 500 millions d'euros l'année prochaine à Orange au titre de l'accord d'itinérance, sans bénéficier de l'accès à ses antennes en 4G. Allié à SFR, Free pourrait dénoncer ce contrat et utiliser le réseau de SFR. Outre cette économie liée au réseau, Natixis évalue les synergies opérationnelles à 1,3 milliard d'euros en supposant que Free Mobile continue à déployer ses antennes.
Toutefois, il y a deux bémols. D'abord, l'Autorité de la concurrence pourrait poser son veto. Ensuite, une fusion Iliad-SFR ne rapporterait pas de cash dans l'immédiat. Or Vivendi cherche à alléger sa dette, qui s'élève à 14 milliards d'euros. Il faudra donc vendre d'autres actifs très vite, puisque le groupe veut annoncer une opération avant l'assemblée générale du printemps. Or Maroc Telecom et GVT au Brésil semblent être plus difficiles à vendre que prévu.L'équation de Vivendi sera tout sauf simple.
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