Entre le réseau internet Commotion, qui permet d'établir des réseaux téléphoniques et internet séquentiels simplement avec un seul point d'accès et maintenant ça, ça va devenir utile de posséder des smartphones.
Pour l'immédiat, ça reste des gadgets pour mouille-culotte trop friqué.
Un téléphone cellulaire pour compter les globules
En haut, un échantillon de sang observé au microscope optique classique, en bas, saisi par un iPhone modifié. Rarement téléphone cellulaire aura si bien porté son nom : en apposant une bille de verre sur l'objectif de son appareil photo intégré, il est possible de le transformer en microscope de poche, capable de discerner des... cellules sanguines. L'idée, mise en oeuvre par une équipe américaine que dirige Sebastian Wachsmann-Hogiu (université de Californie, à Davis), vise à fournir des moyens d'analyse médicale à faible coût à destination des pays en développement. Elle sera présentée, le 16 octobre, lors de la réunion annuelle de la Société américaine d'optique, en Californie.
Le concept n'est pas totalement nouveau : plusieurs prototypes de microscopes et de spectromètres ayant pour objectif la minuscule lentille d'un téléphone mobile ont déjà été proposés. Mais ce dispositif original est présenté comme "bien plus petit, simple et de très bas coût, tout en maintenant un niveau acceptable de performance", selon la description qui en a été faite, en mars, dans la revue PLoS One.
Rien de plus simple, pour obtenir un effet loupe capable de magnifier 350 fois un échantillon, que de disposer devant la lentille du téléphone une bille de verre d'un millimètre de diamètre. La zone où la mise au point est parfaite, avec une résolution atteignant 1,5 micron, reste cependant réduite au centre de l'image.
COMPTAGE AUTOMATIQUE
L'équipe de Sebastian Wachsmann-Hogiu a donc ajouté une partie logicielle au dispositif, afin de fusionner plusieurs images prises à différentes distances de l'échantillon, afin de disposer d'un cliché composite de plus grande netteté.
Un développement futur consisterait à utiliser le téléphone en mode caméra, à promener son objectif devant l'échantillon, et à coller les images vidéo pour obtenir un cliché entièrement net, avancent les chercheurs.
Les capacités embarquées dans un téléphone mobile sont suffisantes pour aller plus loin encore et procéder à un comptage automatique des cellules sanguines étalées entre deux lamelles de verre. L'algorithme testé par l'équipe américaine a présenté une fiabilité de 97 %.
L'équipe de Sebastian Wachsmann-Hogiu a aussi mis au point un spectromètre, c'est-à-dire un instrument capable d'analyser la lumière diffractée par l'échantillon observé. Ce type de données peut être utilisé pour mesurer le degré d'oxygénation du sang.
Les tests ont principalement été conduits sur l'iPhone, mais les chercheurs américains ont aussi essayé des téléphones concurrents de celui d'Apple, avec les mêmes résultats. Il reste désormais à mener des expériences de terrain, pour voir comment une telle technologie peut être déployée, par exemple dans les dispensaires africains.
Des discussions sont en cours avec des constructeurs pour commercialiser la technologie, d'ici à deux ou trois ans. En remplaçant la bille de verre par une sphère de plastique, le coût de production pourrait tomber à 2 dollars, estime Sebastian Wachsmann-Hogiu, qui envisage un autre client pour son microscope de poche : l'éducation. Hervé Morin